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Combien de fois ai-je entendu dans mon métier, des clients me dire "J'adore les vins de Bordeaux" ou en encore "Je déteste les Côtes-du-Rhône" (ça peut être l'inverse évidemment). La plupart des consommateurs de vin vont "aimer" un vin en fonction de leur provenance, et on ne peut pas les blâmer, l'INAO (l'Institut des appellations d'origines), a travaillé dur pour que cette idée soit bien ancrée dans l'esprit des gens.
C'est bien l'INAO qui a instauré les AOC (appellation d'origine contrôlée), aujourd'hui appelé AOP (appellation d'origine protégée), et qui a décrété que les "vins de table" devait être mis au rang des "piquettes". C'est eux d'ailleurs qui sont décisionnaires de qui aura l'appellation ou non cette année. Et les règles ne s'arrêtent jamais "d'évoluer", les appellations changent de délimitations, de noms... 
Certain(ne)s vigneron(e)s se voi(en)t retirer leur AOP sous prétexte qu'ils ont réimplanté un ancien cépage d'origine de leur région dans leurs vignes. Pourtant AOP signifie bien "appellation d'origine protégée", alors pourquoi vouloir les changer ? Pourquoi ne pas accepter d'anciens cépages ?

Nous vivons dans un monde d'uniformisation des goûts et des cultures. Souvenez-vous du nombre d'espèces de pommes, de tomates, de blé (...) qu'il existait il n'y a encore pas si longtemps, et qui ont disparues aujourd'hui. Il en est de même pour les raisins.
Certains vignerons n'ont plus droit à l'AOP d'une année sur l'autre, sous prétexte que leur vin n'a pas le même goût. Mais n'est-ce pas là tout l'intérêt d'un millésime ? Aujourd'hui il existe des techniques qui permettent au vin d'avoir exactement le même goût chaque année, par-exemple nous pouvons créer des levures chimiques qui donneront un goût spécifique au vin. A quoi servent alors les terroirs, les différents climats, les cépages (...) ?
Et c'est là que le/la vigneron(ne) joue un rôle important. C'est lui/elle qui décidera de la conduite de sa vigne, si il/elle prendra la décision de faire du vin avec la nature ou avec les laboratoires.

Je pense que la provenance d'un vin a évidemment un impact sur son goût, mais le plus important est de savoir qui a fait le vin en question. Et je suis bien décidée pendant mon tour de France à aller à la rencontre des vigneron(ne)s qui travaillent en étroite collaboration avec dame Nature. Cette page leur est dédiée. Je vous transmettrai leur histoire, leur philosophie, et vous décrirai leurs cuvées.